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Série anniversaire - La finance durable : entre défis, engagement et perspectives

Cette année, l’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) fête son 50e anniversaire.  Un demi-siècle d’engagement aux côtés des acteurs de l’investissement immobilier non coté, avec une priorité constante : servir l’intérêt des épargnants. À cette occasion, l’ASPIM met en lumière la contribution économique, sociale et sociétale du secteur, à travers une série de contenus dédiés.

Il y a quelques semaines, nous sommes partis à la rencontre de Véronique Donnadieu, Déléguée générale de l’ASPIM, qui nous a partagé son regard sur l’évolution du secteur et sur le rôle de l’association.

Cette semaine, découvrez les regards croisés de deux personnalités fortes, particulièrement investies dans la structuration des travaux liés à l’investissement socialement responsable (ISR) au sein de l’ASPIM : Virginie Wallut, Directrice de la Recherche et de l’ISR Immobilier chez La Française REM et Présidente de la Commission ISR de l’ASPIM, et Thierry Laquitaine, Directeur ISR chez AEW et tout premier Président de cette même Commission. Tous deux accompagnent avec passion et rigueur l’ensemble des travaux liés à l’ISR, parmi lesquels figure en bonne place le référentiel immobilier du label ISR.

Aujourd’hui, ils livrent leur point de vue sur un sujet essentiel, au cœur des préoccupations actuelles : la finance durable.

Pourquoi la finance durable est-elle aujourd’hui un levier incontournable dans la transformation du secteur ?

Virginie Wallut : Parce que notre secteur n’a pas le choix. Il est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, mais aussi un secteur où de nombreuses solutions existent. Les locataires, les investisseurs appellent de leurs vœux cette transformation et, pour ceux qui ne seraient pas convaincus, la réglementation nous l’impose.

Thierry Laquitaine : Sans finance durable, il ne sera pas possible de financer la transition écologique. Elle est donc indispensable pour orienter les capitaux vers des investissements favorables à cette transition.

➔ Comment intégrer les enjeux ESG dans les décisions d’investissement ?

V.W : En définissant des objectifs clairs et des plans d’action compréhensibles par l’ensemble des parties prenantes.

T.L : À travers la formation des équipes, en évaluant la performance ESG initiale des actifs, en identifiant les moyens de l’améliorer, en optimisant les capex (dépenses en capital) associées.

➔ Selon vous, comment l’ASPIM joue-t-elle un rôle moteur dans la transition vers une finance plus durable ?

V.W : L’ASPIM fait preuve de pédagogie auprès des régulateurs sur les spécificités des actifs immobiliers. Elle permet d’adapter la réglementation pour que celle-ci ait un véritable impact et ne se cantonne pas au reporting. Par ailleurs, l’ASPIM favorise des échanges très enrichissants entre sociétés de gestion et des partages de bonnes pratiques qui, in fine, permettent à tous de gagner du temps sur un sujet où l’urgence d'agir est réelle.

T.L : L’ASPIM contribue au développement de la finance durable à travers son engagement de longue date, la pertinence de ses initiatives, sa capacité à fédérer les acteurs du terrain, à travers le dialogue constructif qu’elle entretient avec les pouvoirs publics nationaux et européens, et par ses nombreuses propositions équilibrées.

Quels sont les enjeux et défis à venir ?

V.W : Ne pas créer de lassitude face à un cadre réglementaire en constante évolution. Accélérer la transition environnementale dans un environnement de ressources contraintes sans oublier une transition juste sur le plan social.

T.L : La crédibilité de la démarche ISR, la pertinence des cadres réglementaires et leur efficacité, la compétition internationale au sujet des réglementations ESG, la cohérence des textes, la formation des acteurs, l’innovation en matière d’ESG, les gouvernances adaptées et la collaboration public/privé.

Pourriez-vous citer des exemples d’avancées concrètes ?

V.W : La création du label ISR et la participation au baromètre de l’immobilier responsable.

T.L : La création du label ISR, la constitution au sein de l’ASPIM d’un comité ISR, les réponses aux différentes consultations lors de l’élaboration des textes et la prise en compte des propositions de l’ASPIM dans la SFDR, la taxonomie, la loi LEC…

Et pour finir : un mot pour résumer l’avenir du secteur ?

V.W : Pour paraphraser Malraux, l’avenir du secteur immobilier sera durable ou ne sera pas.

T.L : Le secteur de la finance durable doit entrer dans l’âge adulte, après quelques années frénétiques qui ont vu le lancement de nombreuses initiatives, et des textes parfois concurrents voire antagonistes. L’épreuve de la réalité devrait permettre de ne conserver que ce qui fonctionne. L’ISR devra continuer à avancer avec pragmatisme en collant au réel et en acceptant de démontrer ses impacts et donc son intérêt.

Question bonus : “Qu’est-ce qui vous motive personnellement dans cette transformation vers une finance plus responsable ?”

V.W : Mes enfants.

T.L : Nous vivons une époque de profondes transformations, l’immobilier a un impact majeur sur l’environnement et la finance dispose de leviers significatifs pour agir en faveur de la transition. Il est donc passionnant de pouvoir être au cœur de ces sujets et de participer aux transformations et à la responsabilisation du secteur.

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