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Estimation des impacts potentiels du COVID-19 sur l’immobilier commercial européen par CBRE (selon les données de situation en Europe au 2 mars*)

Principaux éléments de l’analyse de CBRE* :

CBRE s'attend à ce que l'épidémie de COVID-19 (Coronavirus) ait un impact négatif à court terme sur certains secteurs du marché de l'immobilier commercial. Cependant, la transmission et l'évolution futures du virus restent difficiles à prévoir. Si le COVID-19 se propage de manière agressive à travers la région EMEA, cela aura vraisemblablement un impact significatif sur la croissance économique et donc les volumes d'investissement en immobilier commercial. En outre, les restrictions sur les voyages et la circulation des marchandises entre la région EMEA et la Chine affecteront principalement les secteurs qui dépendent des chaînes d'approvisionnement et du tourisme. En ce qui concerne le marché des investissements, la pression exercée sur la Banque centrale européenne (BCE) en faveur de la poursuite de l'approche accommodante de la politique monétaire suggère le maintien d’un environnement de taux bas.

Néanmoins, si l'impact de COVID-19 ressemble à celui de l'épidémie de SRAS en 2003, un fort rebond des investissements pourrait se produire au cours du deuxième semestre (même si nous reconnaissons que nous sommes beaucoup plus tard dans ce cycle économique).

INVESTISSEMENT

Les restrictions de voyage entraînent déjà l'annulation de réunions en face à face, de visites de sites et de salons dans la région EMEA. Cela pourrait avoir un impact sur le marché de l'investissement immobilier, avec une réduction possible des entrées d'investisseurs basés en Asie-Pacifique. Le premier trimestre étant généralement une période lente pour le marché de l'investissement, l'impact sur les volumes annuels peut être quelque peu limité. Pour mettre les choses en contexte, au cours des 14 dernières années, le premier trimestre a représenté 20% du total des investissements annuels par an, contre 30% au quatrième trimestre (avec un risque de croissance économique étouffée, les banques centrales devraient maintenir les taux bas dans cet environnement, ce qui peut aider la liquidité à créer de nouvelles opportunités d'investissement). De plus, étant donné que le marché de l'investissement évolue lentement en termes de transactions, tout effet sur l'investissement peut ne pas être immédiatement observable.

BUREAU

L'impact sur le marché des bureaux a été limité jusqu'à présent. Cependant, les problèmes de chaîne d'approvisionnement et de logistique résultant d'une interruption de la fabrication et du transport pourraient entraver le pipeline de construction et affecter les projets de rénovation. Les récentes corrections boursières pourraient inciter les entreprises à adopter une approche plus prudente de l'expansion à court terme.

RETAIL

Le commerce de détail dans les grandes villes européennes est fortement tributaire du tourisme. Par conséquent, une réduction des voyages et moins de touristes pourraient peser sur la vente de produits de luxe et de consommation courante dans des villes comme Milan. Si COVID-19 se propage à travers l'Europe de manière plus agressive que prévu, la crainte des résidents locaux d'être exposés dans les lieux publics pourrait également perturber la consommation domestique. Cette perturbation accentuerait encore la pression déjà existante sur la vente au détail en magasins physiques provoquée par la croissance rapide du commerce électronique.

HÔTELS

À court terme, CBRE s'attend à une baisse des arrivées chinoises en Europe résultant des mesures visant à contenir le COVID-19. Cependant, l'impact global de cette situation sera limité, étant donné que la Chine ne représente actuellement que 2% du total des arrivées internationales européennes.

En ce qui concerne les voyages européens intrarégionaux, à court terme, nous nous attendons à ce que la demande du secteur événementiel (réunions, incitations, conférences et événements) soit la plus vulnérable à l'épidémie de COVID-19, les organisations adoptant une position prudente sur les voyages d’affaires non essentiels.

CBRE s'attend également à ce que la demande de voyages d'agrément reste généralement stable dans l'immédiat, garantissant que les marchés des voyages intérieurs restent relativement solides. Cependant, cela dépendra de la perception qu'ont les individus du risque, des mesures gouvernementales et de la capacité des consommateurs à récupérer d'éventuelles pertes auprès des fournisseurs d'assurance voyage.

INDUSTRIEL & LOGISTIQUE

Les restrictions de transport représentent un défi important pour les chaînes d'approvisionnement et les industries de la logistique. Toute entrave au transfert de matières premières et de biens intermédiaires peut affecter les marchés tributaires des importations et des exportations, notamment la fabrication allemande. Étant donné que ces opérations nécessitent d'importants capitaux pour fonctionner, le déplacement ou la fermeture d'usines pourrait avoir des implications à long terme. D'un autre côté, la déstabilisation du marché peut inciter à l'investissement régional dans le secteur comme moyen d'aversion au risque. De plus, même si les détaillants en ligne peuvent bénéficier d'une demande accrue à court terme, ces plateformes peuvent faire face à une certaine pression d'une chaîne d'approvisionnement perturbée.

IMMOBILIER DE SERVICES

Les perspectives économiques à court terme dans les secteurs de l'immobilier de services restent favorables. Bien que les tendances indiquent davantage d'investissements internationaux dans des alternatives telles que le logement étudiant et les data centers, la majorité du capital reste nationale. Les restrictions aux voyages internationaux auront une influence négligeable sur la demande, car les citoyens européens représentent la quasi-totalité des consommateurs ciblés. Cependant, un changement dans la dynamique du marché résultant de l'impact économique mondial de COVID-19 peut encore se répercuter sur ces industries. Les réglementations en matière de quarantaine imposées par les gouvernements eux-mêmes pourraient affecter certains secteurs, en particulier les soins de santé.

*Note de l’ASPIM -  Point sur la situation au 11 mars :

Depuis le 2 mars, la propagation du Coronavirus en Europe s’est fortement accélérée. La France (2 269 cas), l’Espagne (2 140 cas) et l’Allemagne (1 567 cas) se trouvent dans des situations comparables à celle décrite pour l’Italie dans la note de CBRE. En Italie, le nombre de cas est passé de 1 689 à 12 462, poussant le gouvernement à adopter des mesures drastiques de confinement de la population. Les mesures adoptées (ex : fermeture de toute activité commerciale excepté le pharmacie et l’alimentation) auront d’importantes répercussions directes sur l’économie italienne.

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