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Budget 2026 : l’immobilier fer de lance de la reprise économique ?

À l’occasion du 50e anniversaire de l’ASPIM, Frédéric Bôl, Président de l'ASPIM,  a réalisé une tribune concernant le budget 2026 et ses impacts.

La France se dirige vers un débat budgétaire sous haute tension dans un contexte de forte instabilité politique. Les discussions seront orientées par la nécessité de réduire significativement le déficit public tout en préservant un tissu économique fragilisé par des perspectives moroses et une croissance en berne.

Comme bien souvent en de telles circonstances, certains secteurs seront appelés à contribuer davantage, voire pointés du doigt. Nous, professionnels de l’immobilier, gardons un souvenir amer du débat budgétaire pour l’année 2018, dans lequel notre industrie a pu être qualifiée de « rente improductive » pour servir de variable d’ajustement à une politique faisant la part belle aux valeurs mobilières et aux marchés financiers.

Alors que l’économie vacille, le budget 2026 doit impérativement soutenir l’immobilier, première filière industrielle française représentant 10,2% du PIB et employant 2,4 millions de Français en 2024 selon la Fondation Palladio et EY. Une industrie qui a connu ces dernières années une crise majeure avec la hausse des taux d’intérêt, voyant sa valeur ajoutée baisser de -1,2% en 2024 quand l’économie française affichait une croissance de +1,1%. Il est dès lors indispensable de soutenir cette industrie, pilier de l’économie réelle, moteur d’investissements dans les territoires et pourvoyeur massif d’emplois non délocalisables.

4 millions d’épargnants investissent dans les territoires

Depuis plus de 50 ans, les sociétés de gestion de fonds immobiliers non cotés œuvrent pour un modèle d’investissement de long terme au service des territoires et des besoins des entreprises et de la société. Au total, ce sont 4 millions d’épargnants français qui, à travers leur épargne, financent pour 294 milliards d’euros d’actifs, représentant près de 20 000 immeubles répartis en France et en Europe, dont la moitié est située en régions, là où les besoins d’aménagement, de redynamisation et de financement sont les plus pressants.

Dans le débat budgétaire à venir, il est donc essentiel que les décisions prises tiennent compte de cette réalité : l’immobilier en général, et l’immobilier non coté en particulier, ne sont ni une rente, ni de l’investissement improductif, mais un levier de financement de l’économie réelle, créateur d’emplois, de recettes fiscales et de services utiles dans les territoires. En France, près de 2 millions de personnes travaillent dans des immeubles détenus par des fonds immobiliers. Notre secteur a versé 2,1 milliards d’euros de fiscalité locale en 2023 contribuant directement aux budgets des collectivités territoriales. Ce sont des bureaux, commerces, locaux d’activité mais aussi établissements de santé, résidences gérées et logements qui font vivre l’économie et le lien social partout sur le territoire.

Garantir une épargne souveraine au service des transitions et des transformations du pays

Il ne faut pas non plus oublier que notre secteur contribue à l’épargne de millions de Français. Cette épargne est un pilier de notre souveraineté économique, car elle permet de financer durablement les infrastructures, le logement et les transitions dont notre pays a besoin. Mais elle n’est pas captive. Si l’environnement d’investissement se détériore en France, alors que l’investissement immobilier s’est libéralisé en Europe, elle risque de se détourner vers des destinations plus attractives, affaiblissant notre capacité à agir localement.

Préserver les conditions de la reprise et des recettes futures

Dans le contexte économique actuel, il faut plus que jamais protéger les capacités d’investissement productif. Et cela suppose de trouver le juste équilibre entre les exigences budgétaires et les dynamiques d’investissement de long terme. L’indispensable redressement des finances publiques ne doit pas se faire au détriment de ceux qui détiennent les clés de la reprise économique et des recettes futures.

Depuis plus d’un demi-siècle, les sociétés de gestion que nous représentons accompagnent les transformations économiques, sociétales et environnementales du pays. Et nous sommes prêts à continuer à le faire dans les décennies à venir, à condition qu’on nous donne les moyens de continuer à investir durablement et efficacement au service des Français.

 

Frédéric Bôl Président de l’ASPIM

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